Déficit public : « ne pas mettre
toutes les dépenses dans le même panier et accepter d’augmenter certains
impôts ».
Les dépenses
publiques sont évaluées à partir de leurs coûts, c'est-à-dire à partir du
niveau des prélèvements obligatoires (impôts+cotisations sociales) et jamais à
partir de la richesse qu'elles créent et nous procurent. Et, la baisse des
impôts aggravant le déficit, semblerait insuffisante pour stimuler l’offre. A
partir de ce postulat, la combinaison de trois actions pourrait rendre efficace
la diminution du déficit public.
Devant l’envolée du déficit budgétaire s’élevant à 5,6% du PIB en 2024 selon Bercy, le diagnostic est sans appel. Un chiffre très supérieur à celui qui était prévu par la loi de finances pour 2024. La dette publique quant à elle, s’est établie à plus de 3000 Md€ en 2024. Les dépenses sont trop élevées par rapport aux recettes qui sont insuffisantes. Des recettes fiscales très insuffisantes à cause d’une croissance trop faible, démontrant ainsi les limites d’une politique de l’offre intransigeante.
Les dépenses de
l’État pour faire face à la crise sanitaire, puis pour contrer les conséquences
de l’inflation sur le pouvoir d’achat des ménages, combinées avec une baisse
des impôts et avec un ralentissement de la croissance économique en 2023, ont
contribué à creuser le déficit budgétaire. Cette trilogie économique est
donc la cause principale du déficit public. Les Pouvoirs Publics se refusant au
nom d’un dogme économique d’agir sur les recettes, ont choisi de diminuer la
progression des dépenses publiques pour parvenir à réduire le déficit
budgétaire autour de 3% du PIB d’ici 2027.
Ce choix bien
que justifié par l’ampleur de la dette publique, semblerait risqué pour notre
économie puisque ces dépenses sont une richesse, pas une charge pour notre
économie.
Et celles qui
opèrent à des transferts de ressources entre les acteurs économiques sous forme
de prestations sociales ou de revenus sociaux. Les premières servent à produire
des biens et des services publics nécessaires au développement de notre
activité économique. C’est pourquoi il serait plus judicieux de les considérer
comme des dépenses d’investissement comme le préconisent les économistes de la
croissance endogène, plutôt que de fonctionnement. Quant aux secondes, elles
servent à garantir notre protection sociale et notre bien-être.
Or, lorsque que
l’on annonce que les dépenses publiques absorbent 57,3% du PIB, aucune
distinction n’est faite entre ces deux catégories de dépenses. Ces dépenses
sont évaluées à partir de leurs coûts c'est-à-dire à partir du niveau des
prélèvements obligatoires (impôts+cotisations sociales) et jamais à partir de
la richesse qu’elles créent et qu’elles nous procurent. Ce qui renforce l’idée
que les dépenses publiques représentent une charge qu’il faut réduire pour
parvenir à stabiliser le déficit autour de 3%. De plus, les dépenses publiques sont
avec la consommation, l’investissement et les exportations, une des composantes
du PIB. Les réduire, c’est donc diminuer la croissance et c’est donc moins de recettes
fiscales. En outre, si on diminue les dépenses sociales, on fragilise notre
protection sociale au risque d’aggraver les inégalités sociales et la pauvreté.
Alors comment
faire des économies tout en préservant à la fois l’État Providence et la
croissance économique ?
Et, au contraire
dépenser moins dans tous les autres secteurs en externalisant certaines tâches.
Il conviendrait
aussi d’imposer moins le travail et d’imposer mieux le capital en supprimant certaines niches fiscales, en
luttant réellement contre l’évasion
fiscale et en augmentant davantage la
taxe sur les transactions financières spéculatives ne produisant aucune
richesse réelle.
L’État pourrait
également conditionner les allègements fiscaux et les cotisations sociales
patronales à l’augmentation du niveau des rémunérations afin d’inciter les
entreprises à valoriser davantage le travail que le capital dans le partage de
la valeur ajoutée.
Ce qui
permettrait d’inciter les entreprises à accroître les revenus du travail sans
amoindrir leur compétitivité. Ces dernières pourraient ainsi augmenter les
salaires au moindre coût.
L’État quant à
lui, augmenterait ses recettes fiscales grâce à la croissance économique, lui
évitant ainsi de creuser les déficits par des baisses d’impôts et de programmer
pour 2025 de nouveau une diminution des dépenses publiques mettant en danger
notre protection sociale et notre activité économique.
La combinaison
de ces trois actions permettrait ainsi de réduire le déficit budgétaire tout en
préservant notre protection sociale, nos services publics et la croissance
économique.
1 commentaire:
refuser d'augmenter les impôts dans ce contexte est une position dogmatique très dangereuse pour le budget et donc pour notre économie. La politique de l'offre est efficace que si il y a une demande soutenue.
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