28 févr. 2008

L'euro

(pour la cotation en direct de l' cliquez sur le titre pourquoi l'euro, pour revenir flêche Précédente)
Pourquoi l’euro ?
Mettre en place l’euro répondait à une volonté d’accroissement de l’efficacité du marché unique. Après la libre circulation des biens et la mise en place de l’espace Schengen, davantage d’intégration européenne ne pouvait se concevoir sans la création d’une monnaie unique : l’euro. ( voir le petit diaporama)

Le Traité de Masstricht (1992) a donc posé les jalons de la future Union économique et monétaire, supportée par deux piliers : d’une part la création de l’euro, monnaie unique, et d’autre part la coordination des politiques économiques et budgétaires des Etats-membres.

Au nombre de 12 à son lancement en 1999, puis treize en 2007, ce sont maintenant 15 Etats qui participent à l’aventure de l’euro depuis janvier dernier ; l’entrée de la Slovaquie, programmée au 1er janvier 2009, devrait somme toute logique porter à seize le nombre total d’Etats-membres ayant adopté l’euro.
Aujourd’hui, parfaire l’intégration monétaire passe par une meilleure homogénéisation des économies européennes, d’où la nécessité d’un dialogue plus étroit avec la Banque Centrale Européenne.

  • Un Euro fort :l'Euro est devenu une monnaie qui s'apprécie par rapport au dollar, car il est très demandé sur le marché des changes ( diapos sur le marché des changes lien). Il est donc beaucoup acheté ce qui nécessite de vendre des dollars) :

AVANTAGES :

  • réduit le prix des importations ( notamment la facture pétrolière), donc atténue le déficit du commerce extérieur si taux de couverture ( exportations/importations x 100) est faible.
  • diminution de l'inflation ( taux de 3%).
  • incite les entreprises à faire des efforts de compétitivité ( innovation, productivité...)
  • attire les investisseurs étrangers ( entrées des devises) et donc favorise la croissance et l'emploi.
  • peut devenir une monnaie de réserve au niveau mondial.

INCONVENIENTS :

  • réduit les exportations car les produits exportés sont plus chers, donc risque de perte de marchés à l'étranger. Peut provoquer une aggravation du déficit du commerce extérieur si le taux de couverture diminue.
  • frein à la croissance, si les exportations tirent la croissance ( ce fût le cas de la France avant 2005 les exportations tiraient la croissance grâce à un euro plus faible que le dollar).
  • perte de compétitivité pour les entreprises exportatrices.
  • favorise les délocalisations, afin de rechercher des gains de productivité meilleurs.Risques d'aggravation du chômage.
  • entretient un taux d'intérêt directeur élevé au niveau des quinze ,ce qui peut freiner l'activité économique.

L'économie française et le respect de certains critères de convergence de l'euro : Ensemble moyen, peut faire mieux !

Les prévisions monétaires dans la zone de l'euro : voir vidéo ( lien) puis précédente (flêche) pour revenir.

(Retour article Faut-il craindre l'inflation)























24 févr. 2008

le marché des changes

Le marché des changes :
en quelques diapos ci dessous :
c'est un marché qui fonctionne comme le marché des biens et services, le taux de change représente le prix ( parité) d'une monnaie par rapport à une devise ( l'euro par rapport au dollar par exemple)

Vidéo sur le taux de change cliquez sur la caméra
(webpédagogique)









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22 févr. 2008

les courants de la pensée économique en schémas

Le courant libéral se compose de deux écoles de pensée : l'école classique dont le fondateur est Adam SMITH (1723-1790), le courant néocclassique dont les fondateurs sont WALRAS (1834-1910) et MENGER (1840-1921).


  • C'est dans un contexte économique et social en pleine transformation, marqué par la révolution industrielle et par la philosophie des lumières qu'apparaît au XVIIIième siècle le courant libéral classique (SMITH, RICARDO, MALTHUS, SAY...).


L'école néoclassique : ce courant s'est développé après 1870 jusqu'à nos jours avec l' approche microéconomie c'est à dire l'analyse des choix des agents économiques notamment à travers l'étude du comportement du producteur et du consommateur considérés comme rationnels.

Les principaux fondements du courant libéral s'articulent autour de trois points essentiels :

  • L'individualisme : l'homme est un être rationnel ( homo oeconomicus) c'est à dire recherche la satisfaction de ses intérêts. Le producteur recherche la maximisation de son profit sous la contrainte des coûts, il fait des choix rationnels ( calculs économiques). Il choisit ce qui lui rapporte le plus dans l'utilisation des facteurs de production : travail et capital pour produire. Le consommateur cherche à maximiser ses besoins en fonction du prix des biens et de son revenu. Il fait des choix. Fait un calcul économique : sa préférence pour tel ou tel produit va se faire en fonction de l'utilité qu'il va en retirer et du coût qu'il va supporter pour l'obtenir. Ici on retrouve l'approche micoréconomique qui s'intéresse aux choix individuels des agents économiques. C'est la recherche de l'intérêt individuel qui permet de réaliser l'intérêt général.

  • La liberté économique : Chaque individu doit pouvoir exercer librement son activité économique ( liberté d'entreprendre, de travailler, d'échanger... de se faire concurrence...).Ces libertés ne doivent pas être entravées par l'intervention de l'Etat.
  • Le rôle limité de l'Etat ( Etat gendarme) : seul le Marché doit réguler l'économie, l'Etat ne doit pas intervenir en économie car il perturbe le bon fonctionnement du marché. Car seul le marché permet d'atteindre naturellement l'équilibre ( le carré magique). C'est la "main invisible" qui va coordonner tous les besoins individuels, qui va orienter toutes les activités individuelles vers la satisfaction de tous. Donc, c'est lui qui va déterminer l'équilibre économique automatiquement.

  • Voici quelques schémas qui expliquent le fonctionnement du marché :( ici l'exemple du marché des biens et services).

Le marché : " c'est un merveilleux mécanisme d'horlogerie qui, par le miracle du mouvement des prix, transforme le chaos en ordre, la multitude des intérêts particuliers en intérêt général" ( cf. D. Clerc conseiller à la rédaction d'alternatives économiques)




Dans le modèle libéral, le marché régule l'économie à condition que ce marché soit de concurrence pure et parfaite ( c'est à dire HAMLET : Homogénéité des produits, Atomicité du marché, Mobilité des facteurs de production, Libre Entrée des produits, Transparence du marché). Condions purement idéales voire virtuelles du marché.
C'est finalement le niveau des prix ( flexibles) qui détermine le niveau des quantités produites et consommées. Le point de rencontre en l'offre et la demande représente l'optimum. A ce prix d'équilibre il n'est plus possible d'augmenter la satisfaction d'un individu sans détériorer celle des autres. C'est donc la main invisible qui ajuste les offres et les demandes et assure la satisfaction de tous. Le marché s'autorégule selon la fameuse loi de l'offre et la demande c'est à dire naturellement, pas besoin de l'intervention de l'Etat. L'Etat crée des rigidités qui empêchent le bon fonctionnement du marché. Il en est de même pour tous les marchés : marché du travail, marché des capitaux, des changes...)

Retour à l'article sur la régulation de l'économie par l'Etat

21 févr. 2008

Les courants de la pensée économiques en schémas

"la difficulté n'est pas de comprendre les idées nouvelles, mais d'échapper aux idées anciennes"
Le courant Keynésien : John Maynard KEYNES ( 1883-1946) économiste né à Cambridge. Il devient professeur d'université dans sa ville natale. Son principal ouvrage : la théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie qui a été publié en 1936.
Le courant Keynésien apparaît surtout dans le contexte de la crise de 1929 et les années avant la seconde guerre mondiale. Contexte qui a montré l'impuissance des politiques économiques libérales fondées sur le " laisser faire le marché". Ce courant s'articule autour de trois idées :

  • L'inefficacité du marché à rétablir les équilibres économiques ( carré magique)
  • Ll'importance de la demande : le point de départ de l'activité économique, c'est elle qui active les trois rouages : production-répartition-consommation.
  • L'intervention de l'Etat en économie

Retour à l'article : la régulation de l'économie par l'Etat.

19 févr. 2008

le réchauffement climatique



Réchauffement climatique : après nous le déluge ?


Combien d’années de tempêtes, d’inondations, de sècheresse, de déboisement des forêts, de fonte des glaces et de disparitions d’espèces animales et végétales, faudra-t-il voir défiler sous nos yeux, pour enfin stopper l’asphyxie de notre planète, et demain celle de toute notre économie ?
Les profits d’aujourd’hui seraient-ils les nuisances de demain et les catastrophes d’après demain ?

Face à un tel risque climatique, depuis longtemps annoncé par la communauté des scientifiques, comment peut-on encore oser demander à la Terre plus qu’elle puisse nous offrir ? Comment répondre à nos besoins sans compromettre l’avenir de la Planète ? L’égoïsme qui guide notre activité économique est devenu si fort maintenant, qu’il nous conforte dans l’idée que le progrès sera bientôt capable de maîtriser la nature et donc la rareté. Par conséquent pourquoi s’inquiéter ? Où est l’urgence ?
Cette thèse est largement relayée par le monde des entreprises, par certains économistes et discours politiques. De manière insidieuse, elle insinue l’idée selon laquelle le développement durable, c’est à dire un développement qui répondrait à nos besoins sans compromettre ceux des générations futures, engendrerait des coûts excessifs dans la mesure où il supposerait une révolution radicale de nos modes de production et de consommation. Ce qui paralyserait la croissance mondiale et donc les chances de faire des découvertes permettant de lutter contre la rareté grâce au progrès. Pourtant, beaucoup de pays et d’entreprises sont d’ores et déjà convaincus de la gravité du problème, et, n’hésitent plus à s’engager sur la voie de ce développement même si elle implique une perte de rentabilité à court terme.
Porter attention uniquement sur le coût de cette transformation, efface la question vitale de l’avenir de notre planète et entretient l’hésitation des Etats à intégrer le développement durable dans leur politique économique et sociale. Et fait perdre le sens de la rareté à l’humanité.
Mais le coût de la prévention est nettement inférieur au coût de l’inaction comme cela a été démontré lors de la conférence mondiale de Bali. Alors pourquoi attendre sans trop réagir et repousser une fois de plus les décisions en 2009, voire après ? Comment peut-on se moquer à tel point de nos enfants ?

L’ampleur de la dégradation de l’environnement est telle que les scientifiques tirent depuis quelques années le signal d’alarme : il y a urgence à sauver la planète. Or la question n’est plus seulement scientifique, elle est dès à présent politique. Elle implique des choix dans le fonctionnement des rouages de notre économie et dans nos modes de vie. C’est là que la volonté politique, en vertu du principe de précaution à l’égard des générations futures, devrait tracer et imposer les voies d’une nouvelle forme de croissance économique au service de l’homme ! La France s’y oriente à travers le Grenelle de l’environnement, mais la voie tracée sera longue. L’Europe pourrait bien être capable d’amorcer un tel changement au sein de ses pays membres en vertu de sa souveraineté institutionnelle, et ensuite, convaincre les USA et la Chine de s’y engager rapidement. A cet égard, un engagement plus ferme des pouvoirs politiques permettrait de minimiser l’influence de certains hommes d’affaires davantage soucieux du baromètre de la bourse que de l’environnement naturel.

Ne rien faire, c’est accepter la suprématie des lois du marché sur celles de la nature pour laisser disparaître les lois de la rareté avec tous les risques que cela comporte. Désormais la loi de l’économie à court terme primerait-elle sur celle du Politique ?
Sommes nous prêts à ne laisser qu’un monde en péril à nos enfants et petits enfants ? Après nous le déluge, vraiment ?

les enjeux de la mondialisation






Les enjeux de la mondialisation

Le terme « enjeu » désigne ce que l’on peut gagner ou perdre dans une compétition ou dans un défi. Alors quels sont les enjeux majeurs de la mondialisation en ce début du XXIème siècle ?

La mondialisation a une double connotation. Elle fascine car elle représente un nouvel horizon d’opportunités en ce troisième millénaire, mais, elle inquiète aussi, car elle peut-être perçue comme une menace pour l’ordre économique et social de chaque Nation.
Cependant, au-delà de la peur et des fantasmes, la mondialisation est avant tout caractérisée comme un phénomène économique ancien et continu du développement du capitalisme libéral. Elle est donc un processus et non un état.
Pour certains acteurs de la vie économique et sociale, ce nouvel essor du capitalisme est le fondement d’une « horreur économique » (V. FORRESTER) et, pour d’autres, elle est un phénomène économique irréductible, car, tout développement économique, selon les thèses du libre échange, passe par une ouverture totale et exclusive des forces du marché.

Mais qu’est-ce que la mondialisation de l’économie ?

La mondialisation désigne une interdépendance croissante des économies entre elles pour former une économie globale ou une économie monde dans laquelle les frontières s’effacent progressivement au nom des bienfaits du libre échange. Ce phénomène s’est accéléré à partir des années 90 pour conduire à une intégration non seulement des échanges commerciaux mais également de la production et des capitaux. Alors quels sont les principaux mécanismes de ce processus ? Quels en sont ses rouages ?

La mondialisation repose sur l’engrenage de trois rouages :

Le rouage commercial : qui représente la mondialisation des échanges commerciaux. Il se traduit par l’accroissement de l’espace commercial des nations.
Le rouage de la production : qui se caractérise par la transnationalité des investissements directs à l’étranger et s’accompagne de l’extension de l’espace productif liée aux activités croissantes des multinationales et des délocalisations.


Le rouage financier : qui correspond à la globalisation financière, c’est à dire à une internationalisation des capitaux. Il se caractérise donc par la création d’un marché financier au niveau planétaire où toutes les places financières sont reliées entre elles par internet.

Ces trois rouages interdépendants connectent toutes les économies entre elles pour en faire une économie globale. Mais les économies ont-elles intérêt à devenir globales ?

Quels sont les enjeux majeurs associés à un tel processus ?

La mondialisation suscite de nombreuses craintes, car l’ouverture des frontières, malgré les bienfaits théoriques du libre échange évoqués par les théoriciens libéraux (A.SMITH et D.RICARDO du XVII / XVIIIième siècle), conduit les nations à protéger leurs propres intérêts ou ceux leurs acteurs économiques afin de faire face à une concurrence de plus en plus forte dans la réalité. Elle contribue aussi à creuser les écarts de richesses entre les pays industrialisés et les pays en développement. Les échanges commerciaux mondiaux s’effectuent essentiellement entre les pays de la triade ( USA, EUROPE, ASIE SUD EST CHINE/JAPON) et, sont donc dominés en grande majorité par les pays développés qui peuvent imposer leur loi économique. Si la participation à l’échange commercial mondial peut représenter un facteur de développement économique, elle ne s’est pas accompagnée d’une réduction des inégalités entre les pays riches et les pays pauvres, bien au contraire ! De ce fait l’échange mondial représente un frein au développement de certains pays.
Alors faut-il laisser se creuser un tel fossé et laisser le marché maître de la répartition des flux commerciaux ? Voilà un des enjeux de la mondialisation.

Cette extension de l’espace commercial modifie la structure de la concurrence et engage les entreprises dans une course effrénée à la recherche de gains de productivité. Celles-ci n’hésitent plus à se délocaliser, à fractionner leur production dans plusieurs pays (exemple NIKE, ADIDAS.. les entreprises du textile , de l’informatique, de la sidérurgie… et la grande distribution), n’hésitent plus à licencier leur personnel malgré la hausse de leur profit (exemple DANONE en 2001…., ARCELORMITTAL en 2008…).
Cet espace productif devient mondial grâce à la mobilité des facteurs de production, au développement des groupes multinationaux et grâce à l’essor des nouvelles technologies d’information et de communication. Cette mondialisation de la production renforce les échanges de capitaux et rend nécessaire leur décloisonnement, leur déréglementation et leur libre circulation pour financer les investissements internationaux.
Cette libéralisation financière a favorisé une meilleure allocation des ressources financières dans le monde. Elle a permis une meilleure orientation de l’épargne mondiale vers les investisseurs, mais, a aussi accru les probabilités de risques systémiques ou « domino » c’est à dire qu’un accident financier isolé se propage à l’ensemble de la planète (crise financière de 1997 et crise du crédit hypothécaire (subprime) aux USA en 2008) du fait de l’imbrication des Etats par ces trois rouages. Elle a aussi facilité le développement des paradis fiscaux et gonflé artificiellement et virtuellement la sphère financière. Des masses de capitaux financiers sont mises en jeu par des parieurs ( « traders »), qui prennent de plus en plus de risques jusqu’à mettre en péril leur propre banque ( exemple de la société générale).

De plus, cette très forte mobilité des capitaux internationaux limite la portée des politiques économiques considérées comme incompatibles par les agents économiques opérant sur le marché financier mondial et, sanctionnant tout écart par des opérations de change ou de transferts de capitaux. Leur marge de manœuvre se trouve donc limitée par les intérêts de certains acteurs économiques privés appelés « les nouveaux maîtres du monde ».
Alors là aussi, faut-il laisser le marché décider de l’orientation des capitaux ou, au contraire réglementer ces flux financiers dans un souci d’éthique économique ?

Alors la transformation de ces trois espaces de l’économie ne réduirait-elle pas le pouvoir relatif des Etats par rapport aux forces du marché ?

A côté de cette nouvelle configuration de l’espace économique, cette transformation accentue le dérèglement naturel de notre planète. En effet, les profits d’aujourd’hui font les nuisances de demain et les catastrophes d’après demain.
Alors combien d’années de tempête, d’inondation, de sècheresse, de déboisement des forêts, faudra-t-il voir défiler devant nos yeux pour enfin stopper l’asphyxie de la planète, et demain, celle de l’économie ?

A l’heure actuelle cette mondialisation se caractérise par l’engrenage de ces trois rouages activés par la main invisible « celle du marché » qui transforme l’espace économique. Une telle transformation de la dimension spatiale de l’économie accentue la concurrence entre les biens, les services et les capitaux, mais élargit également le champ de cette dernière à l’ensemble des politiques publiques nationales, , à la culture, à l’éducation, à la protection sociale, à la fiscalité , aux règles et modèles d’organisation. Ainsi la mondialisation de l’économie met en concurrence des nations dont les valeurs, les institutions, les règles, les richesses peuvent être différentes, ce qui explique pourquoi la libéralisation des échanges et des capitaux provoque des conflits entre les nations et à l’intérieur de celles-ci.
Face à de tels enjeux, une organisation citoyenne de la mondialisation ne serait-elle pas indispensable afin de préparer un meilleur avenir pour les générations futures ?

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17 févr. 2008

plus d'emplois précaires pour moins de chômage



La rupture sociale :
Plus d’emplois précaires pour moins de chômage » ?

L’emploi, c’est avant tout une source de revenu. C’est le moyen d’obtenir un revenu régulier, de construire son existence sociale et pouvoir réaliser ses projets. Ainsi sans travail on ne peut pas vivre ! Il faut donc travailler pour produire les richesses destinées à satisfaire nos besoins. Par son travail, chaque acteur économique contribue à la création de la richesse intérieure et bénéficie en contrepartie d’un salaire. Le travail est indispensable pour assurer une croissance économique capable de créer des emplois pour tous. Il est devenu d’autant plus désirable qu’il manque à plus de deux millions de personnes d’après certaines sources, voire à quatre millions pour d’autres. Pourtant, la richesse continue de croître. Elle peine désormais à trouver un mode de répartition du travail et des richesses qui assure à chacun d’entre nous un avenir professionnel et un pouvoir d’achat progressif. Les gouvernements successifs, ont bien cherché à lutter contre le chômage et à aider les exclus du monde du travail. Certes les résultats sont aujourd’hui, encourageants car le taux de chômage en France (moins de 8% de la population active en 2008), semble poursuivre sa décrue malgré des taux de croissance du PIB encore éphémères.
Mais, la précarité des nouveaux emplois pourrait assombrir cette tendance. En effet, au nom de la flexibilité imposée par la mondialisation de l’économie, la France s’est engagée dans la voie des emplois précaires avec l’éclosion des contrats de travail à durée déterminée, de travail temporaire, partiels, aidés, et depuis peu, dans celle des contrats nouvelles embauches …

Mais peut-on sortir de ce dilemme : moins de chômeurs contre davantage d’emplois précaires, ou davantage de chômeurs pour des emplois durables ? En d’autres termes faut-il accepter moins de protection sociale pour plus d’emploi ? Serions-nous prêts à soutenir cette rupture sociale ?

Accepter la précarité pour renouer avec le plein emploi n’est qu’une voie sans issue en économie. Le salarié occupant un emploi précaire (c'est-à-dire peu rémunéré, de courte durée et sans promotion) se trouve enfermé dans cette fragilité sociale qui l’oblige à gérer l’incertitude, à renoncer à des projets ; il ne peut par exemple contracter certains crédits ou se loger décemment, à défaut de garanties sociales suffisantes. Tous les ressorts d’une vie active commencent alors à se gripper et, finissent petit à petit par ralentir l’activité économique. Ce type d’emploi peut entraîner une croissance molle qui ne profite qu’à certains acteurs économiques. Cette insécurité finit par être, à long terme, contre-productive. La course effrénée des entreprises aux gains de productivité en réduisant le coût du travail trouve là ses limites. La compétitivité prix imposée à court terme, par les investisseurs financiers, néglige la compétitivité qualité.
Cette dernière n’est pourtant pas incompatible avec une économie mondialisée, peu s’en faut ! Mais elle exige des emplois durables dans lesquels les compétences professionnelles peuvent se développer et profiter à l’entreprise grâce à l’effet d’expérience. Le travail n’est pas seulement un coût, mais une ressource, un capital humain qu’il faut valoriser. Or l’efficacité économique qui s’appuie sur la paupérisation des travailleurs demeure fragile et ne peut garantir un volume d’emploi suffisant. Car la précarité finit par repousser à long terme les qualifications et les motivations des actifs et de fait, freine la compétitivité et retarde le plein emploi. Le recours massif à cette forme de flexibilité du travail affaiblit le pouvoir d’achat des acteurs économiques, et désactive progressivement le moteur de la consommation. Alors faute de demande globale suffisante, les entreprises compriment davantage leur coût de travail pour trouver des débouchés supplémentaires, hésitent à investir, ce qui réduit la croissance et aggrave le chômage. L’appauvrissement du travail pour enrichir le capital trouve là ses limites.
En outre, la précarité des emplois ouvre la voie à l’exclusion sociale, à la paupérisation des actifs, chemin où la citoyenneté reste trop souvent oubliée. Ces emplois sans lendemain fragilisent toute une partie de la population active car la trappe entre précarité et pauvreté reste toujours entrouverte. Les personnes enfermées dans ce statut vivent une déqualification sociale et professionnelle qui empêche toute véritable reconnaissance et implication sociales. Les jeunes actifs soumis à cette succession d’emplois rencontrent de graves difficultés d’insertion durable dans le monde du travail. Ils caractérisent les travailleurs pauvres du monde salarial. En effet les petits boulots ne distribuent qu’un petit pouvoir d’achat. Faut-il connaître ou avoir connu la précarité pour mieux la comprendre ? Comment peut-on être si indifférent, si égoïste, devant un tel risque social ?
Cette précarité est une fausse amie du plein emploi bien qu’elle permette d’atténuer provisoirement la douleur du chômage. Elle réduit petit à petit les emplois durables au profit de la flexibilité du travail qui accroît l’insécurité sociale et mine l’activité économique à long terme.
Elle accrédite ainsi l’idée que c’est la protection sociale des salariés qui est à l’origine des réticences des employeurs à embaucher. Or, c’est d’abord le niveau de l’activité économique qui détermine et garantit le volume de l’emploi. Le développement des emplois précaires constitue une réponse trompeuse au problème du chômage dans la mesure où il dynamise le marché du travail en contrepartie d’une extension de la pauvreté. Pour réduire le chômage d’aujourd’hui, on réduit l’emploi durable de demain au profit de l’emploi précaire d’après demain. Cette rupture sociale fait diminuer les statistiques du chômage mais en aucun cas ne le fait disparaître.
L’expérience enseigne que la baisse du coût du travail ne réduit pas durablement le chômage, car elle se heurte à la contrainte de la perte du pouvoir d’achat.

La précarité du travail sera l’enjeu social de 2008. Alors ne faudrait-il pas avoir le courage de transformer socialement et juridiquement ces emplois pour rétablir la confiance en l’avenir, et donc accroître le pouvoir d’achat tant espéré par tous les salariés, afin de tracer les voies d’une nouvelle croissance économique et sociale ?
Ne serait-ce pas là, la véritable rupture sociale pour les actifs de demain ?

la baisse de l'impôt du "bien qui fait du mal"






La baisse de l’impôt :
« du bien qui fait du mal »


L’impôt n’est pas ce qu’il est, mais ce que l’Etat en fait. Mais, le réduire, qui s’en plaindrait ? La fiscalité est toujours jugée excessive et injuste par les individus. Justifiée en théorie par des raisons économiques, car les prélèvements obligatoires freinent l’activité économique, la baisse de l’impôt : un des enjeux essentiels de la campagne électorale de 2007, répond davantage à des motifs politiques dans la pratique. En effet, les baisses successives n’ont pas permis d’accroître la consommation des ménages, ainsi que les investissements des entreprises pour stimuler la croissance économique. Bien au contraire, elles ont encouragé l’épargne des ménages les plus aisés, et donc n’ont pas eu l’effet de relance de l’activité économique par la demande nécessaire pour réduire le chômage. Et en aucun cas, elles ont permis de créer des emplois. Car ce qui incite les entreprises à embaucher c’est une demande soutenue. Or on a beau multiplier les baisses d’impôts, si leurs carnets de commandes sont vides, les firmes n’embaucheront pas !
C’est très drôle que la baisse de l’impôt soit si populaire, car en France, il n’y a environ que la moitié de la population qui paye des impôts sur les revenus. L’autre moitié n’a pas un revenu suffisant pour être imposable. Vu que les baisses d’impôts proposées sont toujours d’un petit pourcentage, elles n’ont en réalité un poids significatif que lorsque de très gros revenus sont en jeu. Pour le Français moyen, les économies réalisées sont minimes contrairement aux grandes fortunes. Ainsi la baisse de l’impôt profite d’abord aux plus riches soit à une minorité de citoyens.
La poursuite de cette diminution conforte l’idée que l’intérêt individuel prime sur l’intérêt général et que seul le secteur privé crée des richesses. Par conséquent, les impôts qui financent l’action publique représentent une charge improductive qu’il faut faire disparaître ou qu’il faut réduire. Cette orientation libérale, qui semble trouver écho dans les médias à travers les sondages et dans certains discours politiques, forge progressivement un sentiment antifiscal dans les comportements des acteurs économiques en renforçant leur individualisme. Elle aggrave la dissolution du sentiment collectif, en encourageant l’affirmation d’un égoïsme de plus en plus dur sous toutes ses formes. Elle fait courir aussi le risque d’une croyance erronée que la richesse créée par le secteur public pour la nation est inférieure au coût qu’il lui fait supporter. Elle cimente ainsi petit à petit l’idée que l’impôt est une nuisance qui décourage l’esprit d’entreprendre et freine la création de richesses. Et pourtant, un tel désengagement fiscal fait plus de mal que de bien. En effet, une telle diminution suppose la réduction des missions d’intérêt public de l’Etat car nos impôts financent le fonctionnement des services indispensables à la vie économique et sociale : santé, éducation, culture, justice, sécurité, transports, routes…L’impôt est le prix à payer pour utiliser ces services collectifs. Alors comment en payant moins d’impôt peut-on avoir plus de sécurité, plus de santé, plus d’égalité et plus d’éducation ?
Le problème qui se pose ainsi est celui du rôle de l’impôt dans notre société aujourd’hui, et à travers lui, celui des services publics. L’Etat doit-il considérer que protéger, juger, soigner, aider et éduquer sont des missions publiques et, à ce titre, qu’il doit les exercer dans le sens de l’intérêt général. Dans cette logique, l’impôt retrouve alors sons sens citoyen au profit de son aspect « confiscatoire » qui est toujours mis en avant. Dès lors s’acquitter de l’impôt, ce n’est pas s’appauvrir pour enrichir l’Etat ou perdre du pouvoir d’achat, mais c’est contribuer solidairement en fonction de son niveau de vie au bien-être économique.
C’est aussi participer au bon fonctionnement des rouages des services publics indispensables à la vie collective, et pouvoir en faire profiter chaque citoyen d’une manière équitable au moindre coût, quelle que soit sa condition sociale. Ainsi cette course à la baisse des impôts fragilise la place et le rôle des services publics dans notre société en ne valorisant que l’intérêt individuel. Et, progressivement, elle pourrait les faire disparaître faute de ressources suffisantes pour gérer au mieux l’intérêt général. C’est la logique marchande qui semble être le seul rouage de l’activité économique, malgré les risques d’inégalités et d’exclusion sociales qu’elle comporte car le marché n’a pas d’éthique.
L’Etat doit-il renoncer à toute hausse ou réforme de l’impôt direct, et donc abandonner une partie de ses services publics aux règles de la concurrence dictées par le marché ? Mais moins d’impôt, c’est moins d’Etat. Les citoyens sont-ils prêts en accepter la charge individuelle?
La dimension citoyenne de l’impôt sur le revenu est en train de se perdre, car les ménages ont le sentiment d’en payer toujours trop pour un retour en contrepartie insuffisant ou peu significatif voire même invisible. Or, si l’on veut corriger cette perception qu’ont aujourd’hui les contribuables et si l’on souhaite maintenir l’esprit républicain, recréer le lien social, redonner du sens à l’intérêt général, ne faudrait-il pas, plutôt que de baisser les impôts, réformer notre système fiscal afin de le rendre plus efficace, plus juste et plus transparent ?
Il faudra donc beaucoup de courage politique pour réhabiliter cette idée simple que l’impôt n’est pas seulement un coût mais le prix à payer pour bénéficier des services collectifs nécessaires à tous les citoyens. Ne serait-ce pas là un choix de société ?
Avec moins d’impôts souhaitons–nous transférer une partie des services collectifs dans les mains d’intérêts privés ? Sommes- nous prêts à en payer le prix fixé par le marché et à ne laisser qu’un monde de compétition à nos enfants et petits-enfants dans lequel la notion d’intérêt général ne sera qu’un vague souvenir ?

les enjeux du pouvoir d'achat (lien vidéo cliquez sur ce titre)


Les enjeux du pouvoir d’achat !

La flambée du prix du pétrole, de certains prix de matières premières, du gaz, des céréales, du lait dans une conjoncture secouée par la crise financière, pourraient faire valser les étiquettes des produits de consommation courante, et affaiblir le pouvoir d’achat des ménages déjà peu évolutif.
Dans ce contexte, le défi sera difficile à relever, pour préserver et accroître le niveau de vie de l’ensemble des ménages pour l’année 2008. La crainte de l’inflation pourrait bien resurgir !
Le pouvoir d’achat, à savoir la quantité de biens et services qu’un ménage peut acquérir à partir de ses revenus disponibles nets, risque de diminuer.
Alors, devant un tel enjeu, comment peut-on augmenter le pouvoir d’achat sans réduire la compétitivité des entreprises ?
Pour distribuer davantage de pouvoir d’achat aux ménages deux types de mesures sont possibles. La première consiste à accroître le pouvoir d’achat en baissant les prix grâce aux réformes de la loi Dutreil sur la vente à perte et de la loi Raffarin sur l’urbanisme commercial afin d’accentuer la concurrence entre les unités commerciales. Une concurrence libre, sans limite conduit à faire baisser les prix selon la loi du marché, et profite aux consommateurs sous forme de gain de pouvoir d’achat. Cette mesure reste toutefois limitée, car une concurrence accrue incite les entreprises à réduire leurs coûts salariaux donc à précariser davantage le travail et à modérer la progression des salaires. Ainsi le gain obtenu par la baisse des prix est atténué par l’effet négatif sur le niveau des salaires qu’elle induit. Le gain de pouvoir d’achat n’est dans ce cas qu’une illusion.
D’où la nécessité d’accompagner cette mesure par une hausse du niveau des salaires dans toutes les branches professionnelles. Mais comment ?
La défiscalisation des heures supplémentaires permet de travailler plus et de gagner plus, mais sera-t-elle suffisante pour amorcer cette hausse, car elle ne concerne que les entreprises qui ont un surcroît d’activité ? Le rachat des RTT par les employeurs, la prime de 1000 euros pour les salariés des entreprises de moins de 50 salariés et l’extension de la participation financière aux petites entreprises, sont des mesures ponctuelles qui favorisent le pouvoir d’achat, mais pourront-elles généraliser sa hausse ? Aujourd’hui, certaines entreprises n’ont pas les moyens pour racheter les RTT, et d’autres préfèrent substituer le paiement des heures supplémentaires aux RTT qui est plus avantageux dans le cas d’un surcroît d’activité. Leur impact sur le pouvoir d’achat global reste incertain.
Vendre son temps de repos pour gagner plus ne représente pas un progrès social, bien au contraire. Cette orientation sociale fondée sur le principe « du travailler plus pour gagner plus » risque de déshumaniser le travail comme au temps du fordisme. Le progrès technique permet de libérer du temps et de travailler mieux pour améliorer la productivité. Alors, pourquoi vendre son temps libre pour gagner plus alors que les gains de productivité devraient permettre aux salariés de travailler mieux pour gagner mieux ?
Or, pour accroître durablement le pouvoir d’achat, il faut augmenter la part des salaires dans la valeur ajoutée.
Alors, ne faudrait-il pas soumettre les allègements des charges sociales à une augmentation du niveau des salaires, afin d’inciter les entreprises à modifier le partage de leur valeur ajoutée en faveur des salariés ?
L’Etat peut encourager ces augmentations salariales. S’il le souhaite, il peut orienter ce partage, en faveur des salariés. Il pourrait réduire les charges sociales proportionnellement aux augmentations des salaires accordées par les entreprises. Ce qui lui permettrait d’inciter les entreprises à augmenter les salaires sans amoindrir leur compétitivité.
Les PME (petites et moyennes entreprises) sont les premières intéressées par cette mesure. Elles pourraient ainsi augmenter les salaires sans en supporter le coût. Stimulée par la baisse des charges sociales, cette hausse généralisée à tous les secteurs, relancerait l’activité économique par son effet multiplicateur sur la demande des ménages aux revenus moyens dont la propension moyenne à consommer est forte. Elle profiterait à tous les acteurs économiques qui ont contribué à la création de la richesse. Le niveau de vie des salariés s’améliorerait très nettement grâce à une augmentation de leur part de valeur ajoutée distribuée. Les salariés seraient ainsi plus motivés, plus impliqués dans leur travail, et en feraient profiter l’entreprise. Dans ce cas, « travailler mieux pour gagner mieux » semblerait être la voie du progrès du pouvoir d’achat.
L’Etat récupèrerait ses recettes par la TVA, du fait d’une consommation plus forte. Les entreprises augmenteraient leurs marges, sans modifier leurs prix, grâce à leur carnet de commande bien rempli. Et les actionnaires conserveraient leur part de dividendes dans la répartition de la valeur ajoutée.
Ainsi la demande serait plus soutenue et régulière. Elle créerait un climat de confiance qui favoriserait l’essor de l’investissement nécessaire à la croissance du PIB pour 2008.
Ne serait-ce pas là une mesure à explorer pour garantir durablement le pouvoir d’achat ?
PS : pour le calcul du pouvoir d'achat(lien), puis précédente flêche pour revenir au blog, voir aussi vidéo de JP FITOUSSI sur le pouvoir d'achat

16 févr. 2008

l'hiver social des plus démunis



Un hiver social : toujours plus rude ! (cliquez sur le titre pour voir la vidéo des enfoirés)


« On n’a plus le droit, ni d’avoir faim, ni d’avoir froid … » comme le clamait Coluche.

Malgré la mobilisation, toujours aussi tenace, de ses successeurs altruistes et de celle du SAMU social, ce (non-)droit reste malheureusement, encore bafoué tous les jours. En effet, chaque froideur de la nuit, rallonge un peu plus, la liste des victimes enfermées dans la précarité ou sans domicile fixe.
L’hiver de plus en plus rude, nous rappelle que la misère sociale n’est pas toujours hors de nos frontières, mais, qu’elle est bien présente devant nos portes :
Le nombre de Rmistes poursuit sa course effrénée vers plus de 1,107 millions en ce début d’année 2008, et, le nombre de personnes actives occupant un emploi précaire (c'est-à-dire peu rémunéré, de courte durée et sans promotion), représente aujourd’hui 10% de la population active et, le nombre de personnes vivant avec moins de 800€ par mois progresse. Cette insécurité économique et sociale pourrait s’amplifier dès cette année avec le développement des emplois précaires et des « petits boulots » qui ont donné naissance aux travailleurs pauvres. Ces emplois sans lendemain fragilisent toute une partie de la population active car la trappe entre précarité et pauvreté reste toujours entrouverte. Les personnes enfermées dans ce statut, sont obligées de gérer l’incertitude et de renoncer à des projets ; elles ne peuvent par exemple contracter certains crédits ou se loger décemment à défaut de garanties sociales suffisantes.
Le travail précaire appauvrit de plus en plus les actifs. Les personnels des centres d’accueil et des associations humanitaires en sont les témoins quotidiens. La pauvreté continue donc de se développer, mais, elle n’est plus la même qu’il y a un siècle, car certains, ne vivent pas dans le dénuement total. Aujourd’hui, il ne suffit plus de travailler pour sortir de la pauvreté.
La pauvreté n’est pas seulement financière. Elle résulte de conditions de vie de plus en plus difficiles pour plus de 6 millions de personnes vivant avec moins de 790 euros par mois. Le phénomène des actifs pauvres se répand massivement à cause de la dérégulation sociale imposée par une mondialisation sans éthique sociale. L’appauvrissement du travail pour enrichir le capital trouve là ses limites.
Combien de victimes faudra-t-il voir annoncer par les médias, pour qu’enfin le gîte et le couvert soient assurés pour tous les citoyens durant cette période hivernale et les suivantes ?
Comment peut-on rester si indifférent devant cette mort glaciale, qui attend au détour d’une rue, sa prochaine proie parmi les plus démunis ?
A-t-on oublié les queues de plus en plus longues devant les « Restos du cœur » et, de ces sans logis en quête d’un logement pour leurs enfants offrant pourtant les garanties d’un travail sûr ?
Comment ne pas entendre les cris de l’exclusion sociale ?
Voilà les signes que la pauvreté gagne de plus en plus de terrain malgré une baisse du chômage. Aujourd’hui personne n’est à l’abri de cette fragilité sociale !
Face à cette alarme sociale que chaque hiver déclenche, il est urgent de rétablir et de faire respecter l’ordre public social.
La misère sociale n’est pas une fatalité à laquelle nous devons nous résigner en invoquant des « lois naturelles » ou des « lois du marché » où règne en maître l’individualisme.
La lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale est un défi qui se pose à tous les acteurs de la vie économique et sociale, et, qui nécessite un véritable « New Deal social » capable de réduire cette fracture.
Le droit au logement opposable permet certes de rendre l’hiver social moins rude. Encore un texte juridique de plus, mais sera-t-il au moins réellement appliqué ?
Alors ne faudrait-il pas renouer avec l’Etat-Providence, le temps de combattre cette ségrégation sociale, plutôt que de se cantonner seulement dans l’Etat-Gendarme ?