27 janv. 2025

80 ans après la découverte d'Auschwitz, n'oublions jamais !


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Lorsque les soldats de l'Armée rouge entrent dans le camp d'Auschwitz, il y a 80 ans jour pour jour, que voient-ils ? "Ils voient ceux qui sont restés au camp, une infime minorité, environ 7000 déportés qui ne sont pas partis lors de l'évacuation, de ce qu'on appelle les marches de la mort. Et parmi eux, des gens importants comme Primo Levi, ou Otto Frank", le père d'Anne Frank, raconte l'historienne Annette Wieviorka. "Et puis, ils découvrent des tas d'objets qui sont les témoins de la destruction des juifs d'Europe (...). Ils ne comprennent pas exactement ce qu'ils voient. On a toujours du mal à comprendre", dit-elle, rappelant qu'en juin 1940, Auschwitz-Birkenau est un camp de concentration pour hommes polonais, la déportation et l'assassinat des juifs n'y commençant qu'en mars puis juillet 1942. "Quand ils arrivent, ils trouvent 6000 à 7000 déportés, mais aussi les cendres du million de juifs déportés de toute l'Europe".

"Le vide de Birkenau est une sorte de vide de l'âme"

L'historien Ophir Lévy se souvient de sa première visite à Auschwitz, avec "l'impression très étrange d'être dans un lieu que je découvre et pourtant que je connais, qui a été énormément filmé au cinéma, y compris reconstitué. Vous y entrez avec des images qui vous habitent", raconte-t-il. Il ajoute avoir été frappé par Birkenau, "cette étendue très vaste où il ne reste plus grand chose, qui exige de la part du visiteur un travail intellectuel" pour reconstituer ce à quoi cela pouvait ressembler à l'époque. "Le vide de Birkenau m'a toujours sidéré, il faut essayer d'imaginer que cela grouillait, tout le monde y courait, ce vide immense est une sorte de vide de l'âme", confirme Haïm Korsia, grand rabbin de France.



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