13 déc. 2014
15 nov. 2014
Moins de prélèvements obligatoires pour plus de croissance : un mythe économique mais une réalité sociale !
Devant l’envolée
des déficits publics et de la dette publique accompagnée d’une pression fiscale
devenue optimale, le diagnostic est dit-on, sans appel : les Etats
européens et plus particulièrement la France, doivent « imposer moins et dépenser moins ».
Au nom de ce dogme économique de l'économie classique, les
gouvernements affirment inlassablement qu’il serait bon de réduire les
prélèvements obligatoires. Ceux-ci représentent en 2014 dans notre économie,
plus de 46% du P.I.B. et pèsent lourdement sur la croissance en affaiblissant
l’offre. Les entreprises sont devenues moins compétitives, ont du mal à remplir
leurs carnets de commandes et peinent donc à trouver des débouchés. Dans ces
conditions, elles ne peuvent ni produire davantage, ni créer des emplois.
Les impôts directs et indirects ainsi
que les cotisations sociales sont principalement considérés comme une charge
qu’il faut réduire pour que nos entreprises puissent retrouver plus de
compétitivité et produire plus. Ils sont aussi un moyen de financer notre
protection sociale et nos services publics.
La
question du niveau des prélèvements obligatoires est donc celle d’un choix
économique entre l’offre et la demande et aussi, celle d’un choix de société
entre solidarité et individualisme.
L’Etat s’est engagé à les réduire à
travers le pacte de responsabilité et le crédit d’impôt pour la compétitivité
et l’emploi. Il a choisi de pousser la croissance par l’offre plutôt que de la
tirer par la demande.
Un tel choix économique est à la fois
audacieux et risqué.
Audacieux
car d’une part la baisse des prélèvements obligatoires ne garantit pas
nécessairement une diminution des prix et donc une meilleure compétitivité. Une
baisse des cotisations sociales patronales ne permet pas à nos entreprises d’aligner
leurs prix sur ceux des entreprises des pays émergents. L’écart social entre
ces pays et le nôtre rend impossible et insoutenable toute compétitivité prix.
D’autre
part, les entreprises bénéficiant de ces allègements fiscaux, préfèrent avant-
tout, accroître leur taux de marge et ce n’est pas parce qu’elles ont restauré
leurs marges, qu’elles vont investir. Les profits sont une condition nécessaire
à l’investissement, mais ils ne sont pas une condition suffisante. Le
déterminant substantiel de l’investissement et de l’emploi reste la demande.
C’est elle qui remplit le carnet de commandes des entreprises et les incitent à
investir, à augmenter leur production et à créer des emplois.
Cette baisse est également risquée,
puisqu’elle contraint l’Etat Providence à réduire le niveau des revenus sociaux
versés aux ménages les plus modestes et creuse davantage les inégalités de
revenus. Cette diminution du pouvoir d’achat des ménages affaiblit la
consommation et fragilise la cohésion sociale.
De plus, faute de ressources fiscales
suffisantes, l’Etat se voit obligé de diminuer les dépenses publiques afin
d’éviter d’aggraver ses déficits. Or, l’impôt
sert à financer des dépenses publiques, elles-mêmes très utiles à la croissance
économique.
Moins d’impôts, c’est moins de main d’œuvre
qualifiée, moins de santé, moins de connaissances, de recherche, d’innovation
et de progrès technique, donc moins de compétitivité et de croissance à terme. Sa
réduction, selon la théorie de la croissance endogène, provoque celle des dépenses publiques qui par son effet démultiplicateur
ralentit à la fois le niveau de la demande et celui de l’offre pénalisant ainsi
la croissance.
L’offre, malgré ces allègements fiscaux
et sociaux, ne peut parvenir sans le soutien de la demande, à relancer la
croissance. C’est le cas de la France aujourd’hui, qui a du mal à atteindre des
taux de croissance supérieurs à 1%.
Alors « imposer moins et dépenser moins » pour doper la croissance, serait-il un mythe ?
Malgré ses risques, l’idée de payer moins d’impôts et de
cotisations sociales nous réconforte toujours. Pourtant le taux de prélèvements
obligatoires est l’un des meilleurs indices du degré de solidarité nationale et
permet à tous de bénéficier d’une protection sociale et d’accéder à l’Education
gratuitement.
Cette diminution est révélatrice d’un choix de société. Elle
cimente petit à petit l’idée que notre système social est devenu aujourd’hui
trop coûteux et inefficace. Elle prive l’Etat-Providence de ressources, de
telle sorte que même ceux qui en ont le plus besoin acceptent implicitement son
désengagement progressif, faisant naître chez les ménages, le sentiment de
payer toujours trop pour une redistribution en contrepartie peu significative.
Elle légitime ainsi le chacun pour soi. « Pourquoi payer pour les autres » ? En cette période
d’austérité la perte du paiement solidaire justifie la régression sociale
désignée comme un mal nécessaire pour rétablir la croissance et l’emploi pour
tous. Ce recul est d’autant plus accepté que l’effort collectif se laisse
absorber petit à petit par l’égoïsme social dans lequel l’exploit solitaire se
substitue à la réussite solidaire. Le mythe économique pourrait ainsi devenir
progressivement une réalité sociale !
18 oct. 2014
21 sept. 2014
30 mai 2014
Faut-il une réorientation des politiques économiques européennes ?
Voir article ci-dessous :
Europe : l’urgence d’une union sociale !
Plus de cinquante ans après le traité de Rome, l’Union européenne empêtrée dans une stagnation économique, semble en panne. Ses résultats économiques médiocres ont amplifié et consolidé la progression des europhobes dans les pays du continent et au parlement européen. Ils font de l’Europe un problème et menacent son union. Cette vision négative de l’Union Européenne qui se propage, bloque l’émergence d’une nouvelle étape dans sa construction. Le processus européen est stoppé par l’absence de nouvelles perspectives ou de nouvelles solutions à la crise. Les Etats repliés sur eux-mêmes n’ont plus de lisibilité européenne à long terme. Ce n’est pas surprenant, car s’unir dans la diversité par l’intermédiaire des échanges sur les bases d’une concurrence libre et non faussée entre vingt- huit pays hétérogènes, est structurellement défavorable au développement économique et social de l’Union européenne. En choisissant l’élargissement plutôt que l’approfondissement, les dirigeants européens ont encouragé la compétition entre les pays européens, les poussant ainsi dans des comportements égoïstes. Quelle illusion de croire que les liens commerciaux créent des liens sociaux ! Quelle illusion de croire aussi que les écarts économiques et sociaux entre ces pays finiront bien par s’estomper grâce à leur adhésion commerciale à l’Union ! Ce qui a été vrai pour l’Espagne ou le Portugal en 1986, ne l’est pas nécessairement pour les pays européens entrés depuis 2004, du fait de leur nombre, de leurs structures économiques et sociales et des nouvelles forces concurrentielles qui se sont développées sur le marché. De tels écarts, dans un marché unique sans harmonisation sociale et fiscale conduisent les Nations européennes à l’affrontement économique et au développement du chacun pour soi plutôt qu’à la coopération. Ils favorisent le dumping social et fiscal dans lequel la libre circulation des capitaux et celle des services relative au détachement des salariés, profitent davantage aux pays ayant les coûts du travail les plus faibles et la fiscalité la plus avantageuse. Chacun cherche désormais à exporter davantage chez ses voisins et à attirer les capitaux chez lui. Le gain qui en résulte est relatif et provisoire, car tous recherchent à développer leur avantage concurrentiel. Or cette baisse généralisée du coût du travail réduit dans le même temps la demande intérieure européenne. Elle pénalise la croissance, aggrave le chômage et développe les importations de produits étrangers moins chers. Cette attitude individualiste bride l’émergence d’une identité économique et sociale européenne. Ce dumping intra-européen lié à l’élargissement de l’Europe favorise les délocalisations et multiplie les fermetures d’usines devenues moins rentables. Il met en péril certaines filières entières ne pouvant plus faire face à la concurrence sur le marché européen à cause de coûts de travail trop élevés. De plus, le primat du dogme concurrentiel a empêché la constitution d’entreprises industrielles européennes, de groupes européens, au nom du risque de la position dominante prohibée par la règle de la concurrence libre et non faussée. De fait, les grandes entreprises nationales se sont tournées vers le marché asiatique. L’offre européenne s’est atomisée et externalisée. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne a la plus grande difficulté à protéger son grand marché de la concurrence des pays émergents. Or, le problème fondamental des vingt-huit États qui partagent le même marché est celui de la solidarité. Pour faire face à la crise et à la mondialisation, il leur faut avancer groupés et rester solidaires. Ce n’est qu’unie que l’Europe peut être forte. Pourtant, certains États européens refusent encore de s’engager dans cette voie collective malgré l’avertissement électoral du 25 mai 2014. Les États européens semblent paradoxalement unis dans leur volonté de retrouver la croissance, mais terriblement désunis dès qu’il s’agit de définir une méthode ou une politique commune. L’avancée européenne est devenue soumise au tempo de la règle d’or budgétaire qui prive les Etats de pouvoir agir efficacement contre la crise. Ils ne peuvent plus donner le « La » de leur économie en période difficile. Il est donc urgent que l’Europe franchisse une autre étape dans son processus d’intégration et qu’elle œuvre à la construction d’une Europe de la solidarité avant que l’Union ne se fissure davantage. La réussite solidaire doit primer sur l’exploit solitaire, sinon l’Union européenne pourrait se transformer rapidement en une Europe des « Etats désunis ». Pour réaliser un tel exploit liant l’identité nationale à l’identité européenne, les pays européens doivent franchir les étapes de l’intégration fiscale et sociale en desserrant collectivement la rigueur budgétaire en période de récession et en imposant à la banque centrale européenne une dépréciation de l’euro. Cette orientation sociale européenne est la condition pour garantir une croissance durable sans une dévaluation sociale. Elle est aussi le moyen de créer une souveraineté européenne au service des peuples. Il n'est dès lors pas certain, qu’en période de crise, les Nations européennes, parfois tentées par le repli national, seront prêtes à les franchir pour que les grands pas sociaux succèdent aux piétinements politiques !17 mai 2014
Faut-il sortir de l'euro ?
25 avr. 2014
Dépenses publiques : soutenir la demande sans freiner l’offre !
Dépenses publiques : soutenir la demande sans freiner l'offre
lire l'article cliquez sur le lien ci-dessous :http://lecercle.lesechos.fr/economie-societe/politique-eco-conjoncture/politique-economique/221196138/depenses-publiques-souteni
10 avr. 2014
L'Europe : problème ou solution ?
L’Europe : problème ou solution ?
La reprise économique européenne est poussive. Le chômage dépasse les 10% de la population active et a atteint le seuil critique des 15% en Espagne, en Italie, au Portugal, en Grèce, en Croatie.... La croissance économique de l’Union est faible. Les États européens se sont majoritairement et simultanément lancés dans des politiques d’austérité pensant conjurer cette conjoncture, mais aujourd’hui ils doutent logiquement de leur choix malgré quelques chiffres légèrement encourageants pour certains.
Comment l’Europe en est-elle arrivée là ?
Plus de cinquante ans après le traité de Rome, l’Union européenne empêtrée dans une stagnation économique,
semble en panne.
Ses résultats économiques médiocres amplifient et consolident la progression des eurosceptiques
dans les pays du continent. Ils font de l’Europe un problème.
Cette vision négative de l’Union qui se propage, bloque l’émergence d’une
nouvelle étape dans sa construction. Le processus européen est stoppé par l’absence de nouvelles perspectives ou de
nouvelles solutions à la crise.
Ce n’est pas surprenant, car s’unir dans la diversité par
l’intermédiaire des échanges sur les bases d’une concurrence libre et non
faussée entre vingt- huit pays, est structurellement défavorable au
développement économique et social de l’Union européenne.
En choisissant
l’élargissement plutôt que l’approfondissement, les dirigeants européens ont
encouragé la compétition entre les pays européens, les poussant ainsi dans des
comportements égoïstes.
Quelle illusion de croire que les liens commerciaux créent des liens
sociaux ! Quelle illusion de croire aussi que les écarts économiques et
sociaux entre ces pays finiront bien par s’estomper grâce à leur adhésion
commerciale à l’Union ! Ce qui a été vrai pour l’Espagne ou le Portugal en
1986, ne l’est pas nécessairement pour les pays européens entrés depuis 2004,
du fait de leur nombre, de leurs structures économiques et sociales et
des nouvelles forces concurrentielles qui se sont développées sur le marché.
De tels écarts, dans un marché unique sans harmonisation sociale et fiscale
conduisent les Nations européennes à l’affrontement économique et au développement
du chacun pour soi plutôt qu’à la coopération. Ils favorisent le dumping social
et fiscal dans lequel la libre circulation des capitaux et celle des services
relative au détachement des salariés, profitent davantage aux pays ayant les
coûts du travail les plus faibles et la fiscalité la plus avantageuse. Chacun cherche
désormais à exporter davantage chez ses voisins et à attirer les capitaux chez
lui. Le gain qui en résulte est relatif et provisoire, car tous recherchent à
développer leur avantage concurrentiel.
Or cette baisse généralisée du coût du travail réduit dans le même temps la demande intérieure européenne. Elle
pénalise la croissance, aggrave le chômage et développe les importations de
produits étrangers moins chers.
Ce dumping intra-européen lié à l’élargissement de l’Europe favorise les
délocalisations et multiplie les fermetures d’usines devenues moins rentables.
Il met en péril certaines filières entières ne pouvant plus faire face à la
concurrence sur le marché européen à cause de coûts de travail trop
élevés.
De plus, le primat du dogme concurrentiel a empêché la constitution
d’entreprises industrielles européennes, de groupes européens, au nom du risque
de la position dominante prohibée par la règle de la concurrence libre et non
faussée. De fait, les grandes entreprises
nationales se sont tournées vers le marché asiatique. L’offre européenne s’est
atomisée et externalisée. C’est la raison pour laquelle l’Union européenne a la plus grande difficulté à protéger son
grand marché de la concurrence des pays émergents.
D’autre part, ce primat de la concurrence a incité les pays
européens à se lancer dans une course effrénée à la baisse des impôts afin
d’attirer les investisseurs. Cette course a réduit les recettes fiscales des
Etats, notamment des plus grands, et a ainsi aggravé leur déficit budgétaire. Cela a alourdi leur dette publique et les a
contraints sous la pression des marchés financiers, à instaurer des plans
d’austérité plus ou moins sévères selon leur niveau d’endettement.
Or, le problème fondamental
des vingt-huit États qui partagent le même marché est celui de la solidarité.
Pour faire face à la crise et à la mondialisation, il leur faut avancer
groupés et rester solidaires. Ce n’est qu’unie que l’Europe peut être forte.
Pourtant, certains États européens refusent encore de s’engager dans
cette voie collective. Les États européens semblent paradoxalement unis dans
leur volonté de retrouver la croissance, mais terriblement désunis dès qu’il
s’agit de définir une méthode ou une politique commune. L’avancée européenne
est devenue soumise au tempo du stop and go : des pas économiques auxquels succèdent des piétinements
politiques.
Il est donc urgent que l’Europe franchisse une autre étape dans son
processus d’intégration et qu’elle œuvre à la construction d’une Europe de la
solidarité avant que l’Union ne se fissure davantage. La réussite solidaire doit
primer sur l’exploit solitaire, sinon l’Union européenne pourrait se
transformer rapidement en une Europe des « Etats désunis ».
L’Europe sociale devient désormais l’étape indispensable pour poursuivre le
processus d’intégration et assurer son développement. Elle est une solution à
la crise actuelle.
Mais à défaut d’un projet social européen véritablement fédérateur, il sera
toujours difficile de créer une solidarité entre les Etats qui partagent
pourtant le même marché et pour certains la même monnaie.
Pour réaliser un tel exploit
les pays européens doivent franchir les étapes de l’intégration fiscale,
budgétaire et sociale, tout en réformant les institutions et les traités
européens actuels. Il n'est dès lors pas
certain, qu’en période de crise, les Nations européennes, parfois tentées par le repli national, seront prêtes à les franchir pour que la « solution» l’emporte sur
le « problème » !
3 avr. 2014
Débat : sortir de l'euro !
L'euro : faut-il en sortir ?
Le débat est intéressant. Il faut analyser les arguments pour et aussi les contre . Voir l'article Euro : faut-il sortir de l'euro ? Ainsi que le débat éco. du Vendredi sur France Inter ci-dessous :
28 mars 2014
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