17 févr. 2008

les enjeux du pouvoir d'achat (lien vidéo cliquez sur ce titre)


Les enjeux du pouvoir d’achat !

La flambée du prix du pétrole, de certains prix de matières premières, du gaz, des céréales, du lait dans une conjoncture secouée par la crise financière, pourraient faire valser les étiquettes des produits de consommation courante, et affaiblir le pouvoir d’achat des ménages déjà peu évolutif.
Dans ce contexte, le défi sera difficile à relever, pour préserver et accroître le niveau de vie de l’ensemble des ménages pour l’année 2008. La crainte de l’inflation pourrait bien resurgir !
Le pouvoir d’achat, à savoir la quantité de biens et services qu’un ménage peut acquérir à partir de ses revenus disponibles nets, risque de diminuer.
Alors, devant un tel enjeu, comment peut-on augmenter le pouvoir d’achat sans réduire la compétitivité des entreprises ?
Pour distribuer davantage de pouvoir d’achat aux ménages deux types de mesures sont possibles. La première consiste à accroître le pouvoir d’achat en baissant les prix grâce aux réformes de la loi Dutreil sur la vente à perte et de la loi Raffarin sur l’urbanisme commercial afin d’accentuer la concurrence entre les unités commerciales. Une concurrence libre, sans limite conduit à faire baisser les prix selon la loi du marché, et profite aux consommateurs sous forme de gain de pouvoir d’achat. Cette mesure reste toutefois limitée, car une concurrence accrue incite les entreprises à réduire leurs coûts salariaux donc à précariser davantage le travail et à modérer la progression des salaires. Ainsi le gain obtenu par la baisse des prix est atténué par l’effet négatif sur le niveau des salaires qu’elle induit. Le gain de pouvoir d’achat n’est dans ce cas qu’une illusion.
D’où la nécessité d’accompagner cette mesure par une hausse du niveau des salaires dans toutes les branches professionnelles. Mais comment ?
La défiscalisation des heures supplémentaires permet de travailler plus et de gagner plus, mais sera-t-elle suffisante pour amorcer cette hausse, car elle ne concerne que les entreprises qui ont un surcroît d’activité ? Le rachat des RTT par les employeurs, la prime de 1000 euros pour les salariés des entreprises de moins de 50 salariés et l’extension de la participation financière aux petites entreprises, sont des mesures ponctuelles qui favorisent le pouvoir d’achat, mais pourront-elles généraliser sa hausse ? Aujourd’hui, certaines entreprises n’ont pas les moyens pour racheter les RTT, et d’autres préfèrent substituer le paiement des heures supplémentaires aux RTT qui est plus avantageux dans le cas d’un surcroît d’activité. Leur impact sur le pouvoir d’achat global reste incertain.
Vendre son temps de repos pour gagner plus ne représente pas un progrès social, bien au contraire. Cette orientation sociale fondée sur le principe « du travailler plus pour gagner plus » risque de déshumaniser le travail comme au temps du fordisme. Le progrès technique permet de libérer du temps et de travailler mieux pour améliorer la productivité. Alors, pourquoi vendre son temps libre pour gagner plus alors que les gains de productivité devraient permettre aux salariés de travailler mieux pour gagner mieux ?
Or, pour accroître durablement le pouvoir d’achat, il faut augmenter la part des salaires dans la valeur ajoutée.
Alors, ne faudrait-il pas soumettre les allègements des charges sociales à une augmentation du niveau des salaires, afin d’inciter les entreprises à modifier le partage de leur valeur ajoutée en faveur des salariés ?
L’Etat peut encourager ces augmentations salariales. S’il le souhaite, il peut orienter ce partage, en faveur des salariés. Il pourrait réduire les charges sociales proportionnellement aux augmentations des salaires accordées par les entreprises. Ce qui lui permettrait d’inciter les entreprises à augmenter les salaires sans amoindrir leur compétitivité.
Les PME (petites et moyennes entreprises) sont les premières intéressées par cette mesure. Elles pourraient ainsi augmenter les salaires sans en supporter le coût. Stimulée par la baisse des charges sociales, cette hausse généralisée à tous les secteurs, relancerait l’activité économique par son effet multiplicateur sur la demande des ménages aux revenus moyens dont la propension moyenne à consommer est forte. Elle profiterait à tous les acteurs économiques qui ont contribué à la création de la richesse. Le niveau de vie des salariés s’améliorerait très nettement grâce à une augmentation de leur part de valeur ajoutée distribuée. Les salariés seraient ainsi plus motivés, plus impliqués dans leur travail, et en feraient profiter l’entreprise. Dans ce cas, « travailler mieux pour gagner mieux » semblerait être la voie du progrès du pouvoir d’achat.
L’Etat récupèrerait ses recettes par la TVA, du fait d’une consommation plus forte. Les entreprises augmenteraient leurs marges, sans modifier leurs prix, grâce à leur carnet de commande bien rempli. Et les actionnaires conserveraient leur part de dividendes dans la répartition de la valeur ajoutée.
Ainsi la demande serait plus soutenue et régulière. Elle créerait un climat de confiance qui favoriserait l’essor de l’investissement nécessaire à la croissance du PIB pour 2008.
Ne serait-ce pas là une mesure à explorer pour garantir durablement le pouvoir d’achat ?
PS : pour le calcul du pouvoir d'achat(lien), puis précédente flêche pour revenir au blog, voir aussi vidéo de JP FITOUSSI sur le pouvoir d'achat

2 commentaires:

Anonyme a dit…

bonne proposition, pourquoi n'est-elle pas retenue ?

Anonyme a dit…

bonne solution pour augmenter le pouvoir d'achat