La flambée du prix du pétrole, dans une conjoncture secouée par la crise des crédits hypothécaires, fait valser les étiquettes des produits de consommation courante.
Cette poussée de fièvre inflationniste pourrait bien vite s’étendre à l’ensemble des produits et aggraver la dégradation du pouvoir d’achat dans un contexte où le baril pourrait atteindre le seuil des 160 $ voire davantage, selon les mouvements spéculatifs des marchés financiers.
Faut-il alors craindre un troisième choc pétrolier ? Si oui, quelles pourraient en être les menaces et les opportunités pour notre économie ?
Cette flambée de l’or noir résulte avant tout d’un accroissement de la demande, bien supérieure à l’offre, amplifié par une spéculation profiteuse. Cette hausse est ainsi de plus en plus douloureuse pour des millions de ménages dont les fins de mois deviennent difficiles. Leurs dépenses de transport sont devenues leur deuxième poste budgétaire et certains sont obligés de réduire leurs dépenses alimentaires en fin de mois, quand d’autres puisent dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie. La situation est tout aussi dramatique pour les entrepreneurs qui consomment de plus en plus de carburant pour faire tourner leurs camions, leurs tracteurs ou leurs bateaux. Ces secteurs d’activité sont touchés de plein fouet par cette fièvre noire qui menace leur activité. Une telle hausse asphyxie leur rentabilité et fragilise les emplois dans un environnement devenu de plus en plus concurrentiel.
Il y a donc urgence à endiguer cette poussée inflationniste exogène qui dégrade rapidement le pouvoir d’achat des ménages modestes, et affaiblit considérablement les activités économiques dépendantes de l’or noir.
Or devant une telle conjoncture l’Etat a –t-il les moyens d’atténuer la fièvre inflationniste ?
Dans l’urgence, l’Etat ne peut que rendre la fièvre moins douloureuse pour les acteurs économiques les plus vulnérables. Il est capable d’atténuer l’ampleur du choc ou de le rendre plus supportable en détaxant le carburant pour certains agents économiques et en exonérant les charges sociales proportionnellement à la hausse du prix du pétrole pour les professions durement touchées. Mais cela suppose de pouvoir cibler les ménages et les entrepreneurs les plus touchés par la crise pétrolière.
Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un projet de redistribution du surplus de la TVA sur l’essence qui pourrait se généraliser en Europe, octroie des aides fiscales aux salariés éloignés de leur lieu de travail.
Mais face à une fièvre mondiale, l’Etat disposera-t-il suffisamment de moyens pour alléger durablement ce poids inflationniste ? Pourra-t-il maintenir de telles aides sans compromettre les engagements à long terme sur les énergies alternatives ?
En cherchant à réduire les menaces de ce troisième choc, il ne faudrait pas en limiter aussi ses opportunités. L’urgence ne doit pas nous faire oublier l’avenir !
Car au-delà de l’urgence, la hausse du prix du pétrole est un signal. Il faut tout de même se rendre à l’évidence qu’en 2050 il n’y aura plus de pétrole.
Les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979 ont induits des changements importants dans le secteur du nucléaire par exemple, mais n’ont pas permis de modifier nos normes de consommation et de production.
Or, ce troisième choc pourrait créer l’électrochoc capable de nous inciter à changer nos manières de consommer et de produire. Cela demandera beaucoup de temps et sera difficile, car les pays émergents auront du mal à renoncer à leur stratégie économique dans une période de pleine croissance.
Pourtant, aujourd’hui, il y a urgence à poursuivre et à amplifier nos efforts dans la recherche de produits substituables au pétrole.
Le troisième choc pétrolier pourra-t-il déclencher des électrochocs politiques, industriels et culturels ?
L’électrochoc politique semble s’être amorcé par les mesures urgentes envisagées dans chaque pays pour faire face à la flambée du prix du baril. L’ampleur de la dégradation de l’environnement naturel et économique est telle, que les scientifiques et les économistes tirent depuis quelques années le signal d’alarme.
Or, la question n’est plus seulement scientifique et économique, elle est dès à présent politique. Elle implique des choix dans le fonctionnement des rouages de notre économie et dans nos modes de vie. C’est là que la volonté politique, à l’égard des générations futures, devrait tracer et imposer les voies d’une nouvelle forme de croissance économique au service de l’homme ! La France s’y oriente à travers le Grenelle de l’environnement, mais la voie tracée sera longue. L’Europe pourrait bien être capable d’impulser un tel changement au sein de ses pays membres en vertu de sa souveraineté institutionnelle, et ensuite, convaincre les Etats-Unis et la Chine de s’y engager rapidement car il en va de l’avenir de chacun. A cet égard, contraint par cette fièvre de l’or noir, un engagement plus ferme des pouvoirs politiques, permettrait de minimiser l’influence des spéculateurs davantage soucieux du baromètre de la bourse que de l’avenir de l’humanité. Cet engagement politique est indispensable pour provoquer d’autres électrochocs.
Depuis les deux chocs pétroliers, de gros efforts industriels ont été entrepris mais n’ont pas su s’inscrire dans la durée. Or, sous la pression inflationniste, voici désormais l’opportunité d’accélérer la mise en œuvre d’une politique industrielle pérenne : la production de la voiture propre, le ferroutage, les énergies solaires, les matériaux durables, les transports ferroviaires dans les zones rurales, les innovations dans le bio…
Soumise à une volonté politique ferme et unitaire, cette reconversion pourrait enfin faire sauter les verrous des lobbies pétroliers.
Cette succession d’électrochocs trace les voies d’un développement durable, et pourrait même en déclencher un autre dans nos comportements. Le pétrole va se raréfier à nouveau et coûter encore plus cher.
Il faudra bien se résigner à changer nos habitudes de consommation car c’est une question de survie économique pour des populations entières ainsi que pour les générations futures.Notre égoïsme déclenchera-t-il alors cet électrochoc humaniste ?
Cette poussée de fièvre inflationniste pourrait bien vite s’étendre à l’ensemble des produits et aggraver la dégradation du pouvoir d’achat dans un contexte où le baril pourrait atteindre le seuil des 160 $ voire davantage, selon les mouvements spéculatifs des marchés financiers.
Faut-il alors craindre un troisième choc pétrolier ? Si oui, quelles pourraient en être les menaces et les opportunités pour notre économie ?
Cette flambée de l’or noir résulte avant tout d’un accroissement de la demande, bien supérieure à l’offre, amplifié par une spéculation profiteuse. Cette hausse est ainsi de plus en plus douloureuse pour des millions de ménages dont les fins de mois deviennent difficiles. Leurs dépenses de transport sont devenues leur deuxième poste budgétaire et certains sont obligés de réduire leurs dépenses alimentaires en fin de mois, quand d’autres puisent dans leur épargne pour maintenir leur niveau de vie. La situation est tout aussi dramatique pour les entrepreneurs qui consomment de plus en plus de carburant pour faire tourner leurs camions, leurs tracteurs ou leurs bateaux. Ces secteurs d’activité sont touchés de plein fouet par cette fièvre noire qui menace leur activité. Une telle hausse asphyxie leur rentabilité et fragilise les emplois dans un environnement devenu de plus en plus concurrentiel.
Il y a donc urgence à endiguer cette poussée inflationniste exogène qui dégrade rapidement le pouvoir d’achat des ménages modestes, et affaiblit considérablement les activités économiques dépendantes de l’or noir.
Or devant une telle conjoncture l’Etat a –t-il les moyens d’atténuer la fièvre inflationniste ?
Dans l’urgence, l’Etat ne peut que rendre la fièvre moins douloureuse pour les acteurs économiques les plus vulnérables. Il est capable d’atténuer l’ampleur du choc ou de le rendre plus supportable en détaxant le carburant pour certains agents économiques et en exonérant les charges sociales proportionnellement à la hausse du prix du pétrole pour les professions durement touchées. Mais cela suppose de pouvoir cibler les ménages et les entrepreneurs les plus touchés par la crise pétrolière.
Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un projet de redistribution du surplus de la TVA sur l’essence qui pourrait se généraliser en Europe, octroie des aides fiscales aux salariés éloignés de leur lieu de travail.
Mais face à une fièvre mondiale, l’Etat disposera-t-il suffisamment de moyens pour alléger durablement ce poids inflationniste ? Pourra-t-il maintenir de telles aides sans compromettre les engagements à long terme sur les énergies alternatives ?
En cherchant à réduire les menaces de ce troisième choc, il ne faudrait pas en limiter aussi ses opportunités. L’urgence ne doit pas nous faire oublier l’avenir !
Car au-delà de l’urgence, la hausse du prix du pétrole est un signal. Il faut tout de même se rendre à l’évidence qu’en 2050 il n’y aura plus de pétrole.
Les deux chocs pétroliers de 1973 et de 1979 ont induits des changements importants dans le secteur du nucléaire par exemple, mais n’ont pas permis de modifier nos normes de consommation et de production.
Or, ce troisième choc pourrait créer l’électrochoc capable de nous inciter à changer nos manières de consommer et de produire. Cela demandera beaucoup de temps et sera difficile, car les pays émergents auront du mal à renoncer à leur stratégie économique dans une période de pleine croissance.
Pourtant, aujourd’hui, il y a urgence à poursuivre et à amplifier nos efforts dans la recherche de produits substituables au pétrole.
Le troisième choc pétrolier pourra-t-il déclencher des électrochocs politiques, industriels et culturels ?
L’électrochoc politique semble s’être amorcé par les mesures urgentes envisagées dans chaque pays pour faire face à la flambée du prix du baril. L’ampleur de la dégradation de l’environnement naturel et économique est telle, que les scientifiques et les économistes tirent depuis quelques années le signal d’alarme.
Or, la question n’est plus seulement scientifique et économique, elle est dès à présent politique. Elle implique des choix dans le fonctionnement des rouages de notre économie et dans nos modes de vie. C’est là que la volonté politique, à l’égard des générations futures, devrait tracer et imposer les voies d’une nouvelle forme de croissance économique au service de l’homme ! La France s’y oriente à travers le Grenelle de l’environnement, mais la voie tracée sera longue. L’Europe pourrait bien être capable d’impulser un tel changement au sein de ses pays membres en vertu de sa souveraineté institutionnelle, et ensuite, convaincre les Etats-Unis et la Chine de s’y engager rapidement car il en va de l’avenir de chacun. A cet égard, contraint par cette fièvre de l’or noir, un engagement plus ferme des pouvoirs politiques, permettrait de minimiser l’influence des spéculateurs davantage soucieux du baromètre de la bourse que de l’avenir de l’humanité. Cet engagement politique est indispensable pour provoquer d’autres électrochocs.
Depuis les deux chocs pétroliers, de gros efforts industriels ont été entrepris mais n’ont pas su s’inscrire dans la durée. Or, sous la pression inflationniste, voici désormais l’opportunité d’accélérer la mise en œuvre d’une politique industrielle pérenne : la production de la voiture propre, le ferroutage, les énergies solaires, les matériaux durables, les transports ferroviaires dans les zones rurales, les innovations dans le bio…
Soumise à une volonté politique ferme et unitaire, cette reconversion pourrait enfin faire sauter les verrous des lobbies pétroliers.
Cette succession d’électrochocs trace les voies d’un développement durable, et pourrait même en déclencher un autre dans nos comportements. Le pétrole va se raréfier à nouveau et coûter encore plus cher.
Il faudra bien se résigner à changer nos habitudes de consommation car c’est une question de survie économique pour des populations entières ainsi que pour les générations futures.Notre égoïsme déclenchera-t-il alors cet électrochoc humaniste ?