29 nov. 2009

L'enjeu de Copenhague ?

Après nous le déluge ?
Combien d’années de déforestation, de fonte des glaces, de disparitions d’espèces animales et végétales, faudra-t-il voir défiler sous nos yeux, pour enfin stopper l’asphyxie de notre planète, et demain, celle de toute l’humanité ?
Les profits d’aujourd’hui sont les nuisances de demain et les catastrophes d’après demain !
Face à un tel risque climatique, depuis longtemps annoncé par la communauté des scientifiques, peut-on encore oser demander à la Terre plus qu’elle puisse nous offrir ? Comment répondre à nos besoins sans compromettre l’avenir de la Planète ? Voilà des questions qui devraient nous interpeller.
L’égoïsme qui guide notre activité économique est devenu si fort maintenant, qu’il nous conforte dans l’idée que le progrès sera bientôt capable de maîtriser la nature et donc la rareté. Par conséquent pourquoi s’inquiéter ! Où est l’urgence ?
Cette thèse est largement relayée par quelques entreprises multinationales, et par certains discours politiques. Elle insinue l’idée selon laquelle le développement durable, c’est à dire un développement qui répond à nos besoins sans compromettre ceux des générations futures, engendre des coûts excessifs dans la mesure où il suppose une révolution radicale de nos modes de production, de répartition et de consommation. Un tel engagement modifierait les échanges, ralentirait la croissance mondiale et retarderait le développement des pays émergents.
Mais heureusement, que depuis le protocole de Kyoto, beaucoup d’entreprises et de pays, notamment ceux du monde en développement, convaincus de la gravité du problème, n’hésitent plus à s’engager sur la voie de ce nouveau modèle de développement, même s’il implique de coûteux investissements.
Porter attention uniquement sur le coût de cette transformation, efface la question vitale de l’avenir de notre planète, entretient la réticence des Etats à s’engager réellement sur le développement durable, et les dissuade à prendre les mesures nécessaires pour freiner le réchauffement climatique.
Cette inertie fait perdre le sens de la rareté à l’humanité, et cimente l’idée que l’on peut produire toujours plus sans mettre en péril les ressources naturelles d’ici 50 ans.
Et pourtant, le coût de l’inaction est nettement supérieur au coût de la prévention, comme l’a démontré le rapport Stern, qui a conclu : que le réchauffement freinerait la croissance de l’économie mondiale à hauteur de 20%, alors qu’il en coûterait à peine 3% du PIB pour y mettre un terme. Alors pourquoi attendre sans trop réagir et repousser une fois de plus les décisions à plus tard et faire comme si de rien n’était. Chaque être humain qui va vivre sur cette planète subira les conséquences des hésitations aujourd’hui.
L’ampleur de la dégradation de l’environnement est telle que les scientifiques tirent depuis quelques années le signal d’alarme : il y a urgence à sauver la planète.
Le « syndrome du Titanic » n’est pas une fiction, bien au contraire !
Or, la question n’est plus seulement scientifique, elle est dès à présent politique. Elle nécessite des changements substantiels dans le fonctionnement de notre économie et dans nos modes de vie. Désormais préparer l’avenir des générations futures, implique de passer d’une économie fondée sur « l’avoir plus » à une économie fondée sur « l’être mieux ». Autrement dit passer d’une croissance quantitative à une croissance qualitative. C’est là que la volonté politique, en vertu du principe de précaution, devrait tracer et imposer les voies de cette nouvelle forme de croissance économique au service de l’humanité !
A cet égard, un consensus plus large et un engagement plus ferme des pouvoirs politiques lors de la conférence de Copenhague sur le climat, permettraient de contraindre les lobbies financiers de chaque pays à se soucier davantage de l’avenir de notre planète que du baromètre du CAC 40.
Copenhague n’est pas un sommet comme les autres. Car c’est la date à laquelle les dirigeants des pays industrialisés et des pays en développement devront faire le choix crucial entre l’immobilisme ou le courage politique.
Ne rien faire, c’est accepter la suprématie des lois de la rentabilité sur celles de la nature où le culte du court terme empêche de préparer l’avenir des générations futures.
L’environnement passe plus que jamais au dernier rang des préoccupations des acteurs économiques aveuglés par leur cupidité, dès lors qu’il s’agit de prendre en charge le financement de sa protection.
Alors sommes nous prêts à ne laisser qu’un monde en péril à nos enfants et petits enfants ?Après nous le déluge, vraiment ?